« Je suis désolé, ma chérie, je l’ai sautée par inadvertance. »
Je comprends qu’un homme puisse sauter une femme par dépit, par vengeance, par pitié, par compassion, par désœuvrement, par curiosité, par habitude, par excitation, par intérêt, par gourmandise, par nécessité, par charité, et même parfois par amour. Par inadvertance, ça non. Pourtant, ce substantif vint spontanément à l’esprit de Marc, lorsque je le pris sur le fait avec sa maîtresse.
Définition d' »inadvertance » : défaut accidentel d’attention, manque d’application (à quelque chose que l’on fait.
Faut-il le dire ? Quand j’ouvris cette porte, ce que je vis n’avait rien d’un manque d’application. Bien au contraire. Il s’agissait d’un excès de zèle érotique caractérisé. En tout cas, le porc qui vit à mes côtés ne m’a pas sautée avec autant d’inadvertance depuis longtemps… »
Une femme, lassée par les infidélités récurrentes de son mari, décide de l’empoisonner avec des herbes rajoutées à son plat de raviolis. Malheureusement pour elle, les choses se compliquent avec l’arrivée du fils de la voisine qu’il faut garder. Il faut réagir et vite. Ce qui rappelle à notre narratrice une situation délicate où son père avait dû faire preuve de beaucoup de réactivité…
Comment résister au début de ce roman cité plus haut ? Comment ne pas être attirée par le titre aussi original que surprenant ? Impossible de ne pas lire « La fractale des raviolis » d’autant plus que le roman avait reçu un accueil plus que chaleureux lors de sa sortie l’année dernière.
La première digression de la narratrice va en entraîner une autre puis une autre et encore une autre. « La fractale des raviolis » est un roman poupées gigognes. Chaque chapitre ouvre sur un autre monde et pourrait être une nouvelle en soi. On y croise un homme qui voit les infra-rouges, un arnaqueur de vieilles dames, un écrivain cherchant à éliminer des rats-taupes, un enfant cruel, un fin stratège et bien d’autres encore.
Tout cela s’enchaîne merveilleusement bien, il n’y a rien d’artificiel dans la succession des histoires. On suit un fil d’Ariane qui finit par nous ramener à notre point de départ : le plat de raviolis empoisonnés. Pierre Raufast fait montre dans son premier roman d’une grande originalité, d’un art indéniable de conteur. C’est drôle (de l’humour noir souvent), enlevé et parfaitement bien mené.
« La fractale des raviolis » est un roman réjouissant qui se dévore (mais sans herbes incomestibles) et que je vous conseille pour réchauffer ce début d’automne.
Un grand merci aux éditions Folio pour cet envoi.
Tu es la deuxième à m’en parler et je pense que je vais me laisser tenter ..Merci pour ton article.
Quand le livre est sorti, toutes les critiques que j’avais lues étaient excellentes. Pas de raison de se priver de ce plat de raviolis !
Les premières pages m’ont plu, je vais profiter d’avoir un peu de temps libres pour le finir !
Je l’ai dévoré en une journée, tu ne pourras pas le lâcher quand tu l’auras commencé.
Je crois que c’est vraiment ce dont j’ai besoin en ce moment et… je viens juste de l’acheter ^^
C’est drôle, enlevé, ça se dévore et c’est vraiment original. De quoi se changer les idées en somme !
Hélas je l’ai déjà lu! ^_^ J’aime, alors, le relire?
Le relire dans quelque temps lorsque tu auras oublié la plupart des histoires !
Ah, enfin, il était temps !!! 😉 J’ai rencontré l’auteur hier soir. Très sympa, très spontané, bref, totalement conforme à l’image que j’avais déjà de lui.
Oui, je sais j’ai tardé à rejoindre le groupe des fans de Pierre Raufast ! Je suis bien contente de le savoir aussi sympathique, j’aurais été déçue du contraire.
Aaaaahhhh, une nouvelle convaincue !
Oui, j’ai enfin rejoint le club !
Ça a l’air parfaitement jubilatoire ! Il me tarde de découvrir ce sacré trublion de Raufast !
Jubilatoire est bien le mot juste. C’est vraiment un moment de lecture très agréable, très original.
Cet auteur a un talent de conteur hors du commun. Il l’a confirmé dans son second roman d’ailleurs 😉
Je dois lire le deuxième très bientôt, je m’en régale d’avance car vous l’avez tous préféré aux raviolis.
Quelle coïncidence ! Je l’ai fini il y a peu. Un roman original, une lecture sympathique, un petit moment fraîcheur. Bon, je ne suis pas aussi enthousiaste que ses premiers lecteurs mais j’ai trouvé ça plutôt pas mal.
Original, sympathique et fraîcheur, c’est déjà pas mal pour un livre je trouve ! Ce qui est sûr c’est que l’on se souviendra de ce roman.
Je l’ai lu l’an passé et j’avais bien aimé malgré quelques petites longueurs. Mais quand même, les rats-taupes, quelle horreur !!!
La scène des rats-taupes est quand même un grand moment de drôlerie !
A la librairie, j’ai failli le prendre, je te jure j’étais à deux doigts, je me suis souvenue de tous les billets archi élogieux, mais la plupart étaient sur des livres offerts, du coup, j’ai carrément peur d’être déçue (et qu’il soit bien mais sans plus)…Ca me bloque alors que vraiment j’adore le début ….Rha la la, c’est pas facile ma vie…
Je ne vais pas te le survendre Galéa, ce n’est pas Tolstoï ou Modiano mais honnêtement c’est un livre original, drôle, bien construit et tu passeras certainement un bon moment en le lisant.
Je vais recevoir le livre qu’il a publié en cette rentrée bientôt. J’espère qu’il sera aussi bon, cela me donnera peut-être envie de lire celui-ci aussi 😉
Je vais moi aussi recevoir le 2ème, c’est pour ça que je voulais absolument lire les ravioles avant !
Je partage totalement ton avis 🙂
Oui, j’ai vu ça dans ton billet !
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Je l’ai dans ma PAL et j’espère qu’il me plaira autant qu’à toi !
Tu devrais passer un chouette moment avec les raviolis de Pierre Raufast, une petite bulle de fantaisie !
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