La fin du monde a du retard de JM Erre

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« En l’an 5115 du calendrier hindou, à quelques deux millions de centimètres du nord de Paris, protégé des extraterrestres, des betteraves et des Picards par des murs épais, un établissement de standing offrait à l’être en perte de repères de regarder le monde sous un angle neuf. » Ce havre de paix est la clinique psychiatrique St Charles tenue de main de maître par le sémillant et inventif docteur Mendez. Son travail à la clinique tourne autour d’ateliers : schizophrénie créatrice, maniaco-bucoliques, bricolo-dépressifs ou encore gastronomie paranoïaque. Tous préparent le centième anniversaire de la clinique et l’arrivée, pour un concert, de Bobby Ballyday, le sosie de qui vous savez. Tous ? Non, certains préparent autre chose en ce lundi « J -4 avant la fin du monde (si tout se passe bien) ». Julius, trentenaire amnésique, s’évade ce soir. Il compte ouvrir les yeux de ses contemporains sur le vaste complot mis en place par Tirésias, une organisation secrète manipulant les médias. Il va entraîner avec lui Alice, sa voisine de chambre dont il est tombé amoureux, amnésique également à la suite de son explosif mariage (« 1 mariage, 262 enterrements »). Nos deux héros se lancent dans un contre-la-montre pour sauver le monde, rien que ça !

Après « Série Z » et « Le mystère Sherlock », je vais encore déclarer ma flamme à JM Erre, auteur audacieux capable de placer en exergue de son dernier roman Paul Valéry et François Valéry. Encore une fois, je me suis esclaffée tout au long de ma lecture laissant perplexes, devant tant d’hilarité, mes voisins de métro ou de laverie. JM Erre s’attaque ici au thriller ésotérique du type « Da Vinci Code ». L’auteur s’amuse follement (et nous avec) avec les codes du genre. Le roman est truffé de références et de clin d’œil. Julius prend sa quête de vérité très (trop) au sérieux et tient à franchir toutes les étapes prescrites dans des livres comme « Le seigneur des anneaux ». Bien entendu, JM Erre prend un malin plaisir à tourner ce pauvre Julius en ridicule : « Face à face, les yeux dans les yeux, Julius et le Poète rivalisaient de rachitisme. Le choc s’annonçait moyennement dantesque, raisonnablement épique et frugalement testostéroné. C’était David contre David, Goliath étant indisponible. A l’annonce de ce déferlement mesuré de violence, l’assistance était modérément pétrifiée par une angoisse des plus ténues : certains se mirent à bâiller, d’autres à papoter et d’aucuns à ricaner (car d’aucuns à mauvais esprit, c’est connu). » Comme toujours nos deux héros seront entourés d’une belle bande de bras cassés : le commissaire Gaboriau quasi retraité qui ne supporte pas les fautes de français du lieutenant Matozzi, Germaine Bergougnoux pensionnaire de St Charles rêvant de se faire kidnapper par les extraterrestres, King Chewbaca hacker décrépit, les sœurs Lumière nées sous le signe des Gémeaux, un pigeon unijambiste et borgne avec une collerette blanche, j’en passe et des plus atteints !

Vous l’aurez compris, cette course-poursuite se déroule dans un joyeux bordel ! L’humour de JM Erre fait merveille, en tout cas chez moi, et j’attends son prochain roman avec une impatience non dissimulée !

Un grand merci aux éditions Buchet-Chastel pour cette excellent moment de lecture.

21 réflexions sur “La fin du monde a du retard de JM Erre

    • J’ai commencé aussi par « Le mystère Sherlock » qui m’avait également donné envie de lire toute l’œuvre de JM Erre. Pour le moment, je n’ai jamais été déçue.

    • Si un jour tu as un coup de blues, un livre de JM Erre te remontera forcément le moral. Ça peut être une bonne occasion pour s’y mettre !

  1. Je le lirai forcément maintenant que j’ai lu « le mystère Sherlock » j’ai envie de lire tous ses romans. J’ai « série Z » qui m’attend et je pense le réembarquer en vacances en août ! pour celui-ci je vais attendre sa sortie en poche !

  2. Rebonjour Titine, moins emballée que par Série Z et Le mystère Sherlock mais très distrayant tout de même (un poil trop long(?)). Bonne journée.

    • Mince, je crois que j’ai encore plus tu a la lecture de celui-ci qu’aux deux autres. Pour le moment, je ne me lasse pas de son humour.

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