Hugh Norreys est appelé au chevet du père Clément, ce dernier est connu pour sa générosité et son altruisme. Il est mourant et souhaite absolument parler à Hugh. Pourtant, celui-ci ne connaît pas le père Clément et pense ne l’avoir jamais rencontré. Il découvre qu’en fait le père Clément est en réalité John Gabriel. Hugh l’avait croisé des années plus tôt à Saint-Loo. Le père Clément souhaite justement reparler de cette période et de la mort d’une certaine Isabelle, évènement qui déclencha la haine de Hugh envers John Gabriel. A cette époque, Hugh était en convalescence à Saint-Loo, suite à un accident de la route et il avait perdu l’usage de ses jambes. John Gabriel était, quant à lui, le candidat du parti conservateur aux élections locales. Arriviste, cynique, séducteur mais d’une franchise étonnante dans le milieu politique, Gabriel avait su s’attirer la sympathie de Hugh. Rapidement, entre les deux hommes se plaça une jeune femme mystérieuse : Isabelle qui vivait dans le château de Saint-Loo avec ses tantes. Discrète, distinguée, elle était extrêmement éloignée de la gouaille tonitruante de John Gabriel. Et pourtant…
Mary Westmacott est le pseudonyme qui fut utilisé par Agatha Christie pour écrire des romans sentimentaux. Sa maison d’édition avait refusé de les publier et Lady Agatha trouva ce subterfuge pour pouvoir les sortir malgré tout. En plus de ses romans policiers, elle écrivit six romans sous le nom de Mary Westmacott.
Il est certes question essentiellement de sentiments dans « L’if et la rose ». Mais Agatha Christie n’a pu s’empêcher de créer du suspens dans ce roman. En effet, on sait dès le départ qu’Isabelle va mourir. Sa disparition est source de discorde entre les deux héros masculins. Mais il faudra attendre les dernières pages pour connaître les circonstances de sa mort brutale.
« L’if et la rose » est également l’occasion pour l’auteur d’explorer la psychologie, la moralité de ses personnages. D’ailleurs, elle le faisait également dans ses romans policiers. Le personnage de Hugh Norreys est très intéressant. C’est le narrateur de l’histoire et c’est son handicap qui le place dans cette position. Il ne peut pas bouger et semble aux autres en dehors de la vie, spectateur de celle-ci. Du coup, tous viennent parler avec lui, lui confient leurs sentiments. Hugh pense alors connaître, maîtriser les personnalités des autres protagonistes. Mais de spectateur, il va devenir acteur et l’histoire d’Isabelle et de Gabriel lui apprend que autrui est imprévisible. Les trajectoires de ces deux personnages n’auraient jamais dû se croiser et encore moins s’épouser. Et malgré l’amour éprouvé par Hugh et Gabriel envers Isabelle, elle restera pour eux une énigme.
« L’if et la rose » est un roman fort plaisant montrant une corde insoupçonnée de l’arc romanesque d’Agatha Christie et qui souligne son talent à analyser la psychologie humaine.
Merci à NetGalley pour cette découverte.
Je ne connaissais pas du tout Agatha Christie dans ce registre. C’est très intriguant, il faudra que je lise un jour un roman de « Mary Westmacott » 🙂
C’est vrai que cette facette de son oeuvre est peu connue et le livre de poche a eu une excellente idée en les rééditant.
Pareil pour moi je ne connais Agatha Christie qu’en tant qu’auteure de romans policiers, je ne savais même pas qu’elle avait écrit dans un autre genre !
Je connaissais cette partie de son oeuvre sans avoir jamais pu la lire. Je suis contente de découvrir cette autre facette de la grande Agatha.
Je l’ai aussi dans ma liseuse 😉
Je vais tâcher de le lire ce mois-ci, ce sera parfait pour le mois anglais !
Et le livre de poche en a déjà sorti plusieurs ce qui nous donne plein d’occasions pour retrouver Agatha Christie autrement qu’à l’aune du crime !
Bon, je l’ai lu et je me suis fort ennuyée. Je vais mettre le lien de ton billet dans le mien, cela permettra à ceux qui veulent le lire d’avoir un avis plus positif 😉
C’est gentil de contre-balancer ton avis négatif !!! Je pense que ce n’est pas le meilleur de Mary Westmacott, il faut que j’en lise d’autres mais je trouve que c’était un divertissement plaisant.
C’est un aspect de la grande Agatha que j’aimerais bien découvrir pour le prochain mois anglais!
Vous êtes plusieurs à vouloir la lire pour le mois anglais, vous devriez proposer une LC aux organisatrices.
Il n’est pas vieillot ? Je note. C’est la première fois que je lis qu’Agatha a écrit des romans sentimentaux !
J’avais peur de lire un livre mièvre, vieilli et honnêtement je n’ai pas tout ressenti ça. Je pense que « Loin de ce printemps » est meilleur si tu veux découvrir Mary Westmacott.
Ralalala, faudrait vraiment que je lise du Agatha Christie un jour.
Tu n’as jamais lu Lady Agatha ??? Tu es un spécimen rare !! Blague à part, tu devrais vraiment essayer, je prends toujours beaucoup de plaisir à la lire.
Moi qui pensais avoir loupé un Poirot, ouf, ce n’est pas ça ! 😛 Bon, je ne connaissais pas ce côté de lady Agatha, mais je vais rester sur les policiers !
Petite joueuse, tu ne veux pas tenter le roman sentimental version Agatha ? Même pour le mois anglais ?
Non, pas vraiment… pour le mois anglais, je suis à fond dans le policier, le serial killer avec mon copain Jack ou le politique avec une série.
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Je ne connaissais pas ce côté d’Agatha Christie, je suis intriguée du coup. Il faudra que j’en trouve un.
Ils étaient jusqu’à présent très difficiles à trouver mais le livre de poche en a déjà réédité plusieurs ce qui nous permet de découvrir cette facette de notre chère Agatha.
j’avais repéré ce livre chez netgalley en me demandant ce que cela valait…en grande fan d’Agatha Christie, il faudrait que j’en découvre au moins un !
En grande fan d’Agatha Christie, je me suis précipitée pour le lire !!! 😉