Une femme d’imagination et autres contes de Thomas Hardy

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« Une femme d’imagination et autres contes » est un recueil de quatre nouvelles dont le personnage central est une femme. Elles ont en commun de vouloir une vie plus passionnée où l’amour serait au rendez-vous.

Phyllis dans « Le hussard mélancolique » tombe amoureuse d’un soldat alors qu’elle est déjà fiancée avec un homme qui l’indiffère mais qui a une bonne situation.

Dans « Le veto du fils », Sophy est veuve et est invalide. Après son accident, le pasteur, chez qui elle travaillait, l’épouse. Elle renonce alors au joyeux Sam, jardinier de son état. Ce dernier refait surface dans sa vie mais leurs milieux sociaux ne sont plus les mêmes et forment un obstacle à une reprise de leur histoire.

Caroline perd tous ses moyens lorsqu’elle entend « Le violonneux de contredanses », un musicien itinérant qui se produit dans les tavernes et fêtes de la région. Rien n’arrive à faire entendre raison à Caroline même pas le doux et honnête Ned qui l’aime depuis longtemps.

Enfin dans la nouvelle éponyme du recueil, Ella Marchmill tombe follement amoureuse d’un poète qu’elle n’a jamais rencontré. Elle loue pour les vacances une maison dans une station balnéaire. Le locataire habituel est un poète dont elle connaît le travail puisqu’elle-même écrit des poèmes. Elle se met à chérir chaque objet lui appartenant.

Thomas Hardy est fidèle à sa réputation de grand pessimiste. Les destinées de ces quatre femmes seront remplies de déception, d’amertume, de douleur. C’est le sentiment d’un grand gâchis qui domine la lecture. L’ennui du quotidien est bien présent, l’envie de plus de grands sentiments, d’absolu poussent ces femmes à s’écarter du droit chemin, d’une vie qui pour certaines aurait été paisible et agréable. Thomas Hardy fait montre d’une extrême délicatesse dans ces différents portraits. Il décrit avec beaucoup d’acuité les rêves, les désirs et les tourments de ses personnages.

Les nouvelles qui composent « Une femme d’imagination et autres contes » présentent des passions contrariées, des vies gâchées, les destins des quatre femmes sont cruels. Tout le talent de Thomas Hardy s’exprime au travers de ce court recueil : son intelligence, sa finesse à explorer la psychologie de ses personnages, son écriture. Chaque nouvelle est un véritable bijou qui montre toute la mesure du talent de Hardy.

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26 réflexions sur “Une femme d’imagination et autres contes de Thomas Hardy

  1. Et puis il y a le film qui vient de sortir, « Loin de la foule déchainée, Far from the madding crowd » d’après Thomas Hardy. Il parait que c’est un très bon film, à voir absolument. Merci pour cette chronique.

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  3. j’ai ce titre dans ma pal, le genre nouvelle me semble bien pour découvrir un tel auteur, qui il faut bien le dire est impressionnant de par sa réputation!

    • Tant mieux si le mois anglais te permet de découvrir des auteurs ou des livres, je te conseille vraiment ce recueil qui est un bon départ pour découvrir Thomas Hardy.

  4. J’ai lu Tess d’Urberville et déjà j’avais trouvé ça pas rose du tout, ton billet confirme mon impression sur cet auteur. Je suis frileuse, je vais rester avec Jane Austen et ses happy end 🙂

    • C’est sûr que Thomas Hardy n’est pas joyeux luron ! C’est un vrai pessimiste comme tu as pu le voir dans « Tess » mais on sent beaucoup de tendresse et de compréhension envers ses personnages.

    • Oui, c’est un bon point d’entrée dans son univers, ses nouvelles montrent bien tout son talent à parler des déceptions, des désillusions de la vie.

  5. Il m’avait déjà fait envie dans une autre chronique du mois anglais (je ne me rappelle plus quel blog…^^), du coup je me le souligne deux fois dans ma liste car tu en parles très joliment ! J’avais lu Tess d’Urberville il y a bien longtemps… et c’était bien triste.

  6. et à la fin ? pas trop déprimée ? je crois que je vais plutôt lire Loin de la foule déchainée au mois… en vrai j’ai envie de lire Hardy mais j’ai commencé à lire les Forestiers plusieurs fois et je n’arrive jamais au bout 😦 du coup je pense que les nouvelles pourraient être une bonne façon d’aborder l’auteur 🙂

    • Oui, les nouvelles sont un bon moyen de découvrir l’univers de Thomas Hardy. C’est sûr que ce n’est pas joyeux mais j’aime son pessimisme. Je n’ai pas encore eu le plaisir de lire les Forestiers mais il est bien entendu noté dans ma LAL.

  7. Il y a bien longtemps que je n’ai pu lu T. Hardy. Tu me donnes envie d’y replonger. C’est triste à mourir mais c’est tellement beau !

  8. J’ai ces quatre portraits de femme tout au-dessus de ma PAL. Je m’étais promis de découvrir Hardy nouvelliste au cours de ce mois anglais. Mais les contraintes professionnelles s’accumulant (ce ne sont pas que des contraintes d’ailleurs, mais beaucoup de belles choses à lire ou à finir de lire), je pense que ce sera pour l’année prochaine.

    • Il faudrait toujours lire Thomas Hardy à l’occasion du mois anglais ! J’ai trouvé ce recueil vraiment excellent, quatre petites pépites qui reflètent parfaitement le talent de leur auteur. Il ne me reste plus qu’à attendre ton billet de l’année prochaine ! 😉

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