Le théorème du homard de Graeme Simion

Don Tillman est professeur de génétique à l’université de Melbourne. C’est un vrai génie dans son domaine. Mais Don a un sérieux problème dans ses relations avec autrui, il est totalement inadapté à la vie en société. En fait, Don est atteint du syndrome d’Asperger, une forme d’autisme, mais il n’en a pas pris conscience. Son dernier projet n’est pas scientifique, il aimerait trouver une compagne. Pour se faire, il décide d’employer les grands moyens : il établit un questionnaire pour trouver la femme idéale. Les questions portent sur ses exigences (elle ne doit pas fumer, ne doit pas boire, ne doit pas être végétarienne) et s’inspirent de ses navrantes expériences passées (notamment une histoire de glace à l’abricot qui a fait échouer une possible histoire). Une fois le questionnaire finalisé, l’opération épouse peut commencer. Don participe à des soirées où il glisse discrètement ses questions, envoie le formulaire sur des sites de rencontres. Son ami Gene, lui aussi professeur, lui envoie une possible candidate : Rosie Jarman. Mais Don s’aperçoit vite que celle-ci ne va pas convenir : elle fume, boit, est serveuse dans un bar (elle n’a donc pas le niveau intellectuel suffisant), est désordonnée. Don va néanmoins la revoir car Rosie a un problème que ses compétences en génétique  peuvent résoudre : elle cherche son père biologique. L’opération père est alors lancé.

« Le théorème du homard » est un livre hautement sympathique et je vais vous expliquer pourquoi l’opération lecture s’est bien passé :

  1. Le personnage de Don est vraiment très réussi et sort totalement de l’ordinaire. « J’ai trente-neuf ans, je suis grand, en bonne santé et intelligent, j’occupe une position sociale relativement élevée et je touche un salaire supérieur à la moyenne en tant que professeur associé. En toute logique, un grand nombre de femmes devraient me trouver attirant. Dans le règne animal, je n’aurais pas de difficulté à me reproduire. » Voilà le type de raisonnement produit par le cerveau de Don et vous pouvez comprendre sa parfaite inadéquation avec les personnes qu’il croise sur sa route. Il les jauge à l’aune de leur poids et de leur IMC. Il vit dans un monde parfaitement régler, chaque minute de la journée fait partie d’un emploi du temps, chaque repas est normalisé. Il n’y a pas de place pour l’imprévu dans la vie de Don, seule la science à toute son attention. Et pourtant, Don va faire preuve d’une incroyable capacité d’adaptation en aidant Rosie à trouver son véritable père. Il va faire montre d’une imagination sans limité pour trouver des moyens de prélever l’ADN des pères putatifs de Rosie (il devra notamment apprendre à danser avec l’aide d’un squelette, apprendre à faire des cocktails). Il va même monter  un projet scientifique bidon pour expliquer son utilisation de la machine servant à identifier l’ADN. Quand Don se lance dans un projet, il ne le fait pas à moitié !
  2. Forcément, l’inadaptation de Don entraîne des quiproquos, des malentendus, des catastrophes. Le roman est ainsi émaillé de scènes et de réflexions très drôles. Car Don est du genre direct, il ne s’embarrasse pas de politesse pour dire ce qu’il pense. Et il est totalement incapable de déchiffrer les réactions d’autrui ! Quand Don doit se rendre à une soirée d’anciens étudiants, il y va très habillé, avec chapeau haut de forme et queue de pie !
  3. « Le théorème du homard » est un feel-good book ! Don est un personnage extrêmement attachant et positif. Au fil des pages, l’histoire avec Rosie se développe et ses efforts pour la conquérir sont dignes des comédies romantiques qu’il regarde pour comprendre le sentiment amoureux. Le livre est dans la droite ligne de films comme « Coup de foudre à Notting Hill » ou « Le journal de Bridget Jones ». Il allie l’humour et le romantisme sans verser dans le fleur bleue, dans le tire-larmes. D’ailleurs, Graeme Simion avait d’abord écrit son histoire sous la forme d’un scénario. Il semble qu’une adaptation soit déjà à l’étude.

Pour ses trois raisons, je vous conseille la lecture du « Théorème du homard » qui vous mettra du baume au cœur grâce aux péripéties rocambolesque de Don. Et le titre du roman m’a tout de suite fait penser à un passage de ma série culte « Friends » où Phoebe explique à Ross que Rachel est son homard. Il semble que Don, lui aussi, à trouver son homard femelle !
Merci aux éditions Nil pour cette découverte.

25 réflexions sur “Le théorème du homard de Graeme Simion

  1. Sympathique, donc, cette lecture, à ce que je vois ! Et Phoebe et sa théorie du homard, c’était à se pisser dessus 😆 Friends reste en tête de mes séries qui m’ont fait le plus plaisir lors de son visionnage !

    Bon, je note ce petit livre pour sa sortie poche 😉

    • C’est vrai que c’est un personnage assez Allenien de part sa totale inadaptation. En tout cas, le livre est très visuel et j’espère que l’adaptation sera à la hauteur.

  2. Je ne me souvenais plus de cette scène dans Friends !!!

    Sinon, et bien que dire, à part que je suis tout à fait d’accord avec ton avis !!! Vive Don !

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  4. Maintenant que j’ai écrit mon billet, je lis ceux des autres et je suis ravie de voir que tu as aimé au moins autant que moi cette rencontre avec Don. Et je trouve que ta formule « a feel-good-book » correspond parfaitement à ce roman !
    Au plaisir de te lire,
    Cajou

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