Une famille heureuse de Elizabeth Crane

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La famille Copeland est constituée de membres tous assez particuliers : « (…) fille caractérielle, père je-sais-tout, fils gentil et normal, quoiqu’un peu bizarre, maman au-potentiel-non-encore-exploité / ayant une aventure, arrière-grand-mère vacharde, papy perd la boule. » Les choses vont malheureusement s’aggraver. Jean, la mère, qui tient la famille à bout de bras, va sombrer dans la dépression après le suicide de son amant. Gordon, le père, perd les pédales après ne pas avoir reconnu une ex-petite amie. Insupportable pour celui qui est si fier de son intellect et ne se prive pas pour étaler sa science. Priscilla, la fille, ne supporte pas de ne pas être prise pour participer à une émission de télé-réalité, son ambition absolue. Le jeune Otis – le nom repéré dans un ascenseur plaisait à Jean – se questionne beaucoup depuis qu’il est amoureux. Les ancêtres sont les plus stables : Theodore, le grand-père, perd toujours autant la tête et Vivian, l’arrière-grand-mère, continue à ne s’intéresser qu’à elle-même. Chacun est pris dans ses propres problèmes.

Il s’agit du premier roman de l’américaine Elizabeth Crane qui jusque là n’avait écrit que des nouvelles. Elle a souhaité garder l’esprit de la nouvelle dans « Une famille heureuse ». Chaque chapitre pourrait être une petite nouvelle et est constitué d’une anecdote, d’un évènement autour d’un des membres de la famille. Cette manière de faire souligne bien l’incommunicabilité entre les personnages. Leurs vies paraissent cloisonnées et sans interaction les unes avec les autres. La forme est parfaitement cohérente avec les sentiments que veut faire passer Elizabeth Crane. Malheureusement ce dispositif s’essouffle et ne peut tenir sur 310 pages. Malgré la diversité des thèmes abordés (la vieillesse, le suicide, la télé-réalité, l’amour), l’ennui s’installe doucement. Les aventures  des uns et des autres finissent par être trop anecdotiques et elles manquent d’un certain souffle romanesque. Néanmoins je retiens une chose très intéressante dans ce livre, c’est le ton employé par l’auteur. Le titre, « Une famille heureuse », en est symbolique, toute l’ironie d’Elizabeth Crane est déjà là. Elle s’adresse directement au lecteur avec humour et sarcasmes. ce ton est plaisant, accrocheur et me donne envie de laisser sa chance au prochain roman d’Elizabeth Crane.

Si vous aimez beaucoup les nouvelles peut-être apprécierez-vous plus que moi « Une famille heureuse ». Sinon vous risquez de rester sur votre faim. Mais l’humour de l’auteur est bon signe pour la suite de son œuvre.

Un grand merci à Bénédicte et aux éditions Phébus.

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22 réflexions sur “Une famille heureuse de Elizabeth Crane

    • Je trouve que l’intérêt pour les personnages s’essoufflent au fur et à mesure de la lecture malgré l’ironie de l’auteur et c’est dommage.

    • Je viens de lire ton billet que j’avais raté. Finalement nos avis se ressemblent, c’est un livre qui se lit bien notamment grâce à l’ironie de l’auteur mais qui laisse néanmoins sur sa fin.

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  2. j’aie bien l’idée de départ et ce que tu soulignes « Chaque chapitre pourrait être une petite nouvelle et est constitué d’une anecdote, d’un évènement autour d’un des membres de la famille. Cette manière de faire souligne bien l’incommunicabilité entre les personnages. »
    Je vais surveiller le site de la bibli 😉

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