L’amour dans l’âme de Daphné du Maurier

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A Plyn en Cornouailles, Janet Coombe rêve de prendre la mer. Cet élément la fascine et elle passe des heures à l’observer du haut des falaises de la petite ville. Malheureusement pour elle, Janet est née femme et en 1830 celles-ci doivent être épouse et mère et non capitaine de navire. Sa famille pense que le mariage calmera sa fougue et son côté sauvage. Janet épouse donc son cousin Thomas qui construit des voiliers. Janet semble s’apaiser et s’occuper parfaitement de son foyer et de ses enfants. Mais sa passion pour la mer est loin d’avoir disparu. Elle va se transmettre à l’un des fils de Janet : Joseph. Il accomplira le destin que sa mère n’a pu réaliser : devenir marin et parcourir les mers.

« L’amour dans l’âme » est le premier roman de Daphné du Maurier, publié en 1931. On y trouve déjà les grandes thématiques que l’auteur développera tout le long de son œuvre. Il y a tout d’abord le lieu de l’intrigue, la Cornouailles natale de Daphné du Maurier où se dérouleront également « L’auberge de la Jamaïque », « La maison sur le rivage » ou « Rebecca ». Le paysage a toujours une place centrale dans les romans de l’auteur. La mer est ici au cœur des relations familiales des Coombe. Janet et sa descendance se promènent sans relâche sur les falaises de Plyn, à la manière des personnages des « Hauts de Hurlevent » qui errent sur la lande, fouettés eux aussi par le vent et la pluie.

L’ambiance de « L’amour dans l’âme » est extrêmement romantique. Daphné du Maurier y raconte quatre générations d’amoureux de la mer : Janet, son fils joseph, son petit-fils Christopher et son arrière petite-fille Jennifer, de 1830 à 1930. Tous ressentent le besoin impérieux d’être proches de la mer et chacun tente de susciter l’admiration de ses parents. Le personnage de Joseph est sans nul doute le plus réussi et le plus romantique. Fougueux, impulsif, sauvage, Joseph est incontrôlable. Sa relation à sa mère est totalement fusionnelle et existe par-delà la mort. Daphné du Maurier insuffle un peu de fantastique au début du roman avec la rencontre entre Janet jeune et Joseph âgé sur la falaise de Plyn. « La maison sur la rivage » sera également empreint de fantastique.

Déjà dans « L’amour dans l’âme », Daphné du Maurier explore méticuleusement la psyché de ses personnages. Même si la partie sur Christopher est moins réussie, chaque Coombe a une véritable densité psychologique. Chacun imprime fortement son caractère. Et l’on sent déjà que ce qui intéresse profondément Daphné du Maurier, c’est l’étude de l’âme humaine.

Malgré quelques maladresses, « L’amour dans l’âme » montre déjà la grande originalité de Daphné du Maurier et son talent de conteuse. Une œuvre fort plaisante qui vous donnera envie de découvrir les falaises escarpées de la Cornouailles ! Merci à Eliza de me l’avoir fait découvrir.

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41 réflexions sur “L’amour dans l’âme de Daphné du Maurier

  1. Je n’ai lu que « Rebecca » et « Le bouc émissaire », mais je vois que j’ai encore beaucoup à découvrir de du Maurier. Pour le côté très romantique, je le note. Le personnage de Joseph devrait me plaire !

  2. Tu me donnes très envie de découvrir cet auteur que je ne connaissais pas. Et à force de lire sur les Cornouailles, je sens que je vais avoir bientôt très envie d’y aller en vacances !

    • Non seulement je te conseille de lire Daphné du Maurier mais également d’aller en Cornouailles qui est une région absolument magnifique où je rêve de retourner.

  3. Les premières maladresses d’un auteur… je ne dis pas non, c’est intéressant. Je me souviens d’un début pas très folichon de Fred Vargas et un autre de Ken Follett.
    C’est noté !

    • C’est quand même très agréable à lire mais ce n’est pas son meilleur. C’est vraiment la partie consacrée à Joseph qui est la plus réussie.

  4. J’avais beaucoup aime celui la car il etabli sur plusieurs generations cette saga familliale avec les themes recurents qui vont de generations en generations et comme tu le dis, oui ce n’est pas parfait mais j’aime tellement du maurier et de se dire qu’elle a ecrit ca si jeune, c’etait tellement prometteur!

    • Je suis complètement d’accord avec toi Catherine, malgré les maladresses c’est une très beau roman. Les personnages de Janet et Joseph sont vraiment magnifiques et l’idée de l’écrire sur plusieurs générations est vraiment original.

        • Si elle savait, cette brave femme, tout ce qu’elle transcende de sa tombe, elle en pleurerait de bonheur !!

          Bon, pour la LC de Daphné, ça va être serré, j’ai ma LC avec ma binômette à la même date mais je vais essayer d’assurer le coup… tu fais des prolongations pour juillet ?? *air innocent*

  5. Comme dit Renaud : c’est pas l’homme qui prend la mer, c’est la mer qui prend l’homme.
    Et comme dit Antoine : la femme est un homme comme les autres (ou l’inverse).

    Plus sérieusement, comment ne pas craquer pour un auteur aussi romantique ?

    • Je n’avais pas pensé à Renaud mais ce n’est pas faux ! Je te confirme que c’est impossible de résister à Daphné du Maurier et la couverture du livre de poche est sublime !

    • Il est sorti au livre de poche il y a quelques années, je sais que Phébus l’avait également édité mais il était épuisé. J’ai « Ma cousine Rachel » dans ma PAL, il paraît que c’est l’un de ses mailleurs.

  6. C’est le seul roman de Daphné que je n’ai pas trop aimé, un peu trop romantique pour moi, dans mon souvenir en tout cas (c’etait il y a longtemps! )

    • Il y a effectivement des maladresses dans ce roman, des longueurs et le personnage de Christopher est moins bon que les autres. En revanche, Janet et Joseph sont de magnifiques personnages et les descriptions de la mer m’ont enchantée.

  7. J’ai Rebecca dans ma PAL, je ne sais pas si j’aurai le temps de le lire pour le challenge mais je suis curieuse de découvrir d’autres romans de l’auteur qui pourraient me plaire.

    • Je te conseille tous les romans de Daphné du Maurier !!!! Non sérieusement, je te recommande en priorité « Rebecca » et « Le bouc-émissaire ». Mais je n’ai pas encore tout lu !

  8. Je l’avais lu l’année dernière, également à l’occasion du mois anglais. Comme toi, j’avais aimé le côté romanesque malgré quelques maladresses (les parties consacrées aux hommes m’avaient moins plu que celles consacrées aux femmes).

    • Je trouve que c’est surtout la partie consacrée à Christopher qui est plus faible. J’ai en revanche été vraiment séduit par celui de Joseph.

  9. Je m’étais dit après avoir lu Manderley forever qu’il faudrait que je me lance dans ce premier roman. Et ton billet enfonce le clou.
    Je suis curieuse de découvrir les qualités et les défauts de ce premier roman.

    • Je n’ai pas encore lu la biographie de Daphné du Maurier dont tu parles. C’est prévu néanmoins ! Malgré les maladresses, j’ai beaucoup aimé ma lecture. Mais jusqu’à présent je n’ai jamais été déçue par Daphné !

  10. C’est je crois mon roman préféré de Daphné du Maurier, je l’ai lu avec son « ancien » titre: La chaîne d’amour. J’ai vraiment été embarquée dans l’histoire et ai beaucoup aimé les personnages.

  11. Pingback: L’appel du passé de Elizabeth Goudge | Plaisirs à cultiver

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